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           Afrique   Africa

Pendant des années et des années Jean-Pierre Evrard est allé

en Afrique, toujours en Afrique, avec son appareil photo et de la patience, ne se dépêchant pas de "faire des photos" mais au contraire laissant l' Afrique le posséder de sorte qu'il ne faisait plus des photos d'Afrique mais qu' il devenait, lui photographié par ce continent qu' il aime tant !

  C'est devenu l' Afrique qui le guidait dans comment la voir, et non plus lui, étranger blanc, qui voyait les "clichés" qu' on imagine inconsciemment à l'avance avant d' aller quelque part, et qu' on cherche sans doute à prendre en photo aussi inconsciemment...

En s'intégrant, on ne voit plus le monde extérieur, mais plutôt le monde intérieur, et le constat devient autobiographique. C'est sans doute à ce moment- là qu'intervient la justesse de la vision et une poésie qui dépasse en fait la photographie "rapide". Ainsi, la rapidité de la vitesse photographique perd son sens infidèle, voire non respectueux et des choses apparemment très simples apparaissent, qu'on n'avait pas vu auparavant, car aucun lieu ne se dévoile trop vite... Il faut du temps, beaucoup de temps, et les photos arrivent, sans leur courir après.

Comme disait Corot, " Il ne faut pas chercher mais attendre ‘’

 BERNARD PLOSSU 1996

For years, many years, Jean -Pierre Evrard with his camera and patience went to Africa, always to Africa, in no rush to “take snapshots”; on the contrary, allowing Africa to possess him, and as a result, he was no longer taking pictures of Africa but becoming photographed by this continent he loves so much!

Africa became his guide on the way to see it, and he, the white foreigner, ceased seeing the "clichés " we unconsciously imagine before going somewhere and then probably just as unknowingly try to catch in pictures.

When we fit in somewhere, it’s no longer the exterior world but the interior world we see, and what we record becomes autobiographical. It is no doubt at this point that the accuracy of perception and a poetry transcending “rapid” photography intervene. The photographic shutter speed’s rapidity loses its disloyal, even disrespectful, sense and apparently quite simple things appear that went unnoticed earlier, for no place or locality is overly quick about revealing itself. Time is required, much time, and the pictures come without having to chase after them.

As Corot would say, “Don’t search, just wait"                                          Bernard Plossu, 1996

                                                                        

  (c)  Jean-Pierre Evrard / Galerie Rouge Paris

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